Centre d'action bénévole de Rouyn-Noranda

Lancement - Initiative Et si on s’en jasait


27 Avril 2020

UNE INITIATIVE COMMUNAUTAIRE POUR RESTER EN CONTACT ET TISSER DES LIENS, MALGRÉ LA DISTANCIATION PHYSIQUE

L’idée de créer une action citoyenne visant à recruter des bénévoles pour faire des appels amicaux est née d’une discussion avec des collègues de la Clinique Alliance. « Sachant que nous ne serions pas épargnés au Québec et réfléchissant aux conséquences psychiques possibles qu’une pandémie peut avoir sur les humains, il était évident pour nous qu’il fallait offrir la possibilité aux gens de parler de leur vécu difficile en contexte de pandémie. Autrement dit, privé de parole, l’humain se referme sur lui-même. Les sentiments et les émotions peuvent devenir problématiques et affecter les gens dans la durée si ces sentiments et ces émotions ne sont pas "humanisés", c’est-à-dire mis en mots. », raconte Isabelle Germain, une des initiatrices du projet.

Socialisation à distance dans un contexte de distanciation physique et sociale

Afin de contrer les effets de la distanciation sociale, plusieurs organisations[1] recommandent d’être « solidaires entre voisins […] et ainsi, renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté et de socialiser avec ses proches par des contacts téléphoniques, courriers électroniques, courrier postal, médias sociaux ou vidéoconférence. » (INESSS, 2020). « Le projet "Et si on s’en jasait" constitue un bel exemple d’une prise en charge citoyenne du vivre-ensemble, permettant à des citoyennes et des citoyens d’agir sur la situation dans un contexte où nous avons parfois l’impression d’être impuissant-e, tout en se souciant du bien-être des autres, en étant présent-e pour échanger avec eux. », soutient Jacinthe Godard, professeure invitée au module de Travail social à l’UQAT. 

Parce qu’un petit coup de fil peut faire toute la différence

L’initiative se caractérise par une volonté d’aller vers les gens, d’aller au-devant des solitudes en créant un espace d’échange, de dialogue et de partage du vécu qui favorise les contacts sociaux entre les personnes de la communauté par divers moyens de socialisation à distance (téléphone, poste, courriel, etc.). Le projet "Et si on s’en jasait" est un réseau d’appels de bienveillance où des bénévoles prennent contact et discutent avec d’autres personnes de la communauté afin de briser l’isolement… de s’en jaser! Ainsi fait, on encourage le partage de vécu en ce contexte de confinement, tout en constituant un filet social en ce moment de distanciation physique.

Le projet s’adresse à toutes les personnes de Rouyn-Noranda qui souffrent de solitude ou vivent des inquiétudes face à la crise actuelle. Une attention particulièrement est portée aux personnes qui, habituellement, ne demandent pas d’aide puisqu’en temps normal, ces personnes ont un réseau et des habitudes leur permettant de conserver un équilibre de vie et un bien-être; mais en contexte de pandémie, elles peuvent perdre leurs moyens et repères.

Une banque de bénévoles a déjà été constituée, mais rien n’empêche que d’autres personnes se joignent au mouvement. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur le site www.JeBenevole.ca ».

Le CAB-RN, un acteur incontournable

Comme le souligne Kathleen Baldwin, directrice générale au CAB‑RN, « Une telle initiative s’inscrit en cohérence avec la philosophie d’action de l’organisme qui favorise la prise en charge du milieu par le milieu, particulièrement en cette période difficile. C’est donc sans hésitation que nous avons décidé de soutenir cette mobilisation visant à briser isolement. ». Bien que l’initiative soit déployée en tant de crise, il importe de souligner qu’un tel besoin avait déjà été constaté. En portant ce projet, le CAB-RN souhaite ainsi en assurer la pérennité à long terme, notamment auprès des personnes en situation de vulnérabilité.

 

Retombées anticipées par une telle initiative

La mise à contribution de la communauté pour soutenir les personnes souffrant de solitude ou vivant des inquiétudes est un incontournable. Afin de briser l’isolement, nous misions sur les valeurs d’entraide et de solidarité qui teintent le projet. Outre de favoriser les liens sociaux, de normaliser la détresse vécue en ce temps de pandémie et d’atténuer les impacts du confinement, il est visé qu’un tel projet permettra un rehaussement du sentiment d’appartenance dans la communauté, voire même, un renforcement les liens entre générations.

Pour en savoir davantage sur cette initiative et sur la façon dont ça fonctionne, consulter la page suivante.


[1] Centers for Disease Control and Prevention, 2020; Organisation Mondiale de la Santé, 2020; Substance abuse and Mental Health Services Administration, 2014b; Department of Health, 2009.

Lancement - Initiative Et si on s’en jasait

Source : Kathleen Baldwin


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